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Contribution : Le Mont Aiguille et la connaissance

30 April 2015
catégorisé sous: ressources contributions

Voici une autre doléance rédigée collectivement par certains membres du GECo (Isabelle Stengers, Didier Debaise, Aline Wiame et Nicolas Prignot) dans le cadre de la semaine d'écriture diplomatique (École des Mines, Paris, juillet 2014), et que nous avons publié sur la plateforme. La contribution, qui porte sur le chapitre 3 ("Un périlleux changement de correspondance"), s'intitule Le Mont Aiguille et la connaissance. En voici l'amorce :

Le Mont Aiguille a trois rôles : introduire à la notion de mobile immuable, donner sens à la connaissance rectifiée, et montrer par l’absurde ce que signifie la bifurcation de la nature (introduction de [REP]). Écrasant !

Enjeux : désintriquer ces rôles importe d’autant plus que le travail décrit (rendre le Mont « accessible ») est intéressant, permet de penser la belle définition de la connaissance rectifiée comme accès au "lointain", lorsque lointain signifie aussi (comme "distant" en anglais) indifférent – la bave des crapauds n’atteint pas les étoiles… Imaginons un Mont Aiguille susceptible, chatouilleux, modifiant chaque nuit ses reliefs parce qu’il n’aime pas la manière dont les piquets-repères l’affectent, ou alors complaisant, faisant surgir des tas de pics puisque c’est apparemment ce qui intéresse. On ne le répétera jamais assez : le travail de production d’accessibilité suppose l’indifférence : la clef [REF] lie la connaissance rectifiée à cette supposition. Il faut que ce que nous étudions soit indifférent à nos questions, que nous puissions nous y reprendre. En contraste les faits en psychologie sociale ont une durée de vie brève – le temps que les cobayes aient compris le sens de la situation où on les met et ce qui est attendu d'eux. [REF] menace alors d’unifier les sciences sous un idéal qui ne peut être le leur, avec fabrication d’une foule de pseudo-mobiles immuables, voire même de justifier certaines pratiques qui aujourd'hui se prétendent productrice de connaissance rectifiée au prix de la destruction de leurs objets. La bifurcation de la nature whiteheadienne trouve son alliance avec l’institution de « la Science » en ce point : exiger d'avoir le droit de considérer que ce que nous étudions témoigne de manière indifférente à nos questions, sinon la Science n’est pas possible. Gaïa, la chatouilleuse, nous fait comprendre qu’on ne peut plus compter sur son indifférence – elle n’est pas le Mont Aiguille des cartographes [...]

Pour accéder à la contribution complète, merci de consulter le lien suivant, dans la version française de la plateforme.

D'autres doléances/contribution suivront.

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